Atelier lecture enregistrée - En détails

Ancienne libraire sonore, Catherine est passionnée par la voix, la lecture enregistrée et sa qualité d’impact sur l’auditeur.  Elle a été une grande spécialiste du livre audio français, donc des voix et de la manière de lire. Par son expérience d’enseignante, elle est très au fait des difficultés des élèves par rapport à la lecture en général et la lecture à voix haute en particulier. 

Elle a initialement monté ces ateliers de lecture enregistrée à l’occasion du Festival des Oralires, action autour du conte et de la littérature oralisée, dont elle est l’instigatrice avec son mari Denis à l’époque de la librairie La Compagnie du Chat Noir

Depuis, elle continue de développer cet atelier auprès de scolaires car il s’avère très sécurisant et valorisant pour eux. 

Il est important pour bien comprendre son travail de présenter un versant plus technique trop souvent oublié dans les ateliers lecture à voix haute bien qu’à la base d’une bonne lecture, surtout la lecture enregistrée… 

Il s’agit de : 

S’appuyer sur la musique des mots

Comme le dit Catherine : 

« Il est fondamental de s’appuyer sur le signifiant pour mieux servir le signifié et en même temps faire résonner au plus juste chaque mot pour servir l’ensemble du texte et lui donner du relief.
Le lecteur avec les mots est comme un musicien avec les notes de musique. L’auteur ne choisit pas les mots au hasard, il faut être capable de décrypter ce qu’ils ont à apporter au rythme, à l’énergie générale du texte.  C’est pour moi un travail indispensable dont on perçoit la nécessité quand on a l’habitude d’écouter des textes comme d’autres écoutent de la musique. Pour dire les choses plus simplement aux élèves, j’emploie une métaphore qu’ils comprennent très bien. Je leur dis que :

Quand on veut traverser un petit ruisseau il faut déployer une stratégie pour passer sur les petits cailloux qui vous serviront d’appui et vous permettront de traverser sans vous mouiller les pieds. Quand on lit à voix haute, il faut prendre appui sur certains mots, accentuer certaines syllabes, pour avancer dans une lecture rythmée et dynamique. »

Moduler sa voix

Une lecture ne doit pas être monocorde. Là encore, une comparaison fonctionne bien avec les élèves. Quand on écoute une lecture, c’est comme quand on traverse des paysages différents lors d’un voyage. Il faut rendre cette diversité, par le rythme, le volume, les émotions, les tonalités induites par le sens du texte. 

« Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage »

Cette parole de Boileau s’applique parfaitement à ce que l’enregistrement offre comme possibilité de perfectionnement de la lecture. On enregistre, on écoute, on s’auto-évalue, on enregistre à nouveau jusqu’à parfaite satisfaction du rendu. Et c’est là qu’on se rend compte que les élèves se prennent au jeu et recherchent le travail bien fait.  C’est aussi là qu’on développe leur esprit critique, lorsqu’ils s’écoutent les uns les autres et cherchent à s’aider à trouver le ton le plus juste. Ils font preuve d’une vraie sensibilité littéraire. L ’explication de texte se fait d’elle-même en s’écoutant lire… 

Lorsque l’on veut servir une telle ambition : apprendre à lire juste, pour améliorer son rapport au texte  et à la lecture en tant que lecteur mais aussi en tant qu’auditeur de cette lecture, on ne doit pas faire lire des pages et des pages aux élèves.

Comme on le mentionnait plus haut, la lecture sera condensée mais peaufinée...